Avec la D15 MK1-GMT, Alexandre Meerson élargit non seulement sa collection mais son approche stylistique. Se rajoutant aux simples et raffinées Altitude, la D15 MK1-GMT a pour ambition d'être une montre plus décontractée, sans se départir d'une certaine élégance, faite pour accompagner son propriétaire en toutes circonstances et en proposant une complication utile: l'affichage du second fuseau horaire. Le concept est alléchant puisque j'ai toujours considéré la polyvalence comme un atout pour une montre de voyageur.
Contrairement à ce que le rythme des présentations le laisse supposer, Alexandre Meerson a d'abord travaillé sur la D15 avant de se pencher sur l'exercice difficile et plus contraint de la montre à 2 ou 3 aiguilles avec les Altitude. Il a cependant souhaité créer la base de sa collection avec la pièce la plus abordable ce qui est très compréhensible du point de vue stratégique. Ainsi, si la D15 vient dans un second temps, elle intègre en revanche les premières orientations esthétiques d'Alexandre Meerson, et ce dans un contexte moins rigide. Le principe qui l'a guidé a été de rendre hommage aux sportifs de haut niveau qui ont la capacité à rendre naturels les gestes les plus complexes. Ne dit-on pas souvent d'un champion que l'exécution d'un de ses mouvements "semble facile"? Cette fluidité, cette aisance se retrouvent dans le boîtier de la D15 et notamment lorsqu'il est observé de profil.
Un fois posée sur la carrure, la D15 révèle en effet la silhouette d'un nageur de papillon en pleine action. Cette réussite esthétique est due au travail complexe effectué au niveau des cornes multi-facettées et à la finesse du boîtier. La forme ainsi obtenue a plusieurs vertus. Elle contribue à apporter une touche de raffinement nécessaire en raison de la présence des poussoirs latéraux. Elle améliore également le confort au porter permettant à la montre de bien se positionner sur le poignet malgré un diamètre généreux (44mm). Compte tenu du rapport diamètre / épaisseur (10,05mm) très élevé, la D15 est extrêmement élancée et à aucun moment, elle n'apparaît comme pataude, problème relativement récurrent pour les montres à double fuseaux qui utilisent des poussoirs pour régler la deuxième aiguille des heures. D'autres détails comme les carrures droites qui cassent agréablement l'uniformité ou l'efficace intégration des poussoirs apportent la preuve du soin apporté au design du boîtier, disponible, ambiance sportive oblige, qu'en titane ou en or gris.
Une telle finesse de boîtier n'est pas aisée à obtenir car Alexandre Meerson a veillé à ce que l'étanchéité de 100 mètres soit à la hauteur du caractère polyvalent de la montre. De plus, les poussoirs, pour des raisons esthétiques et pratiques, ne possèdent pas de sécurité empêchant leur action inappropriée. Bien entendu, la hauteur maîtrisée du calibre de base en provenance de Vaucher est un atout dans ce contexte. Avec le module exclusif Dubois Dépraz, le mouvement complet qui anime la D15 ne dépasse pas les 5mm d'épaisseur. Mais ce n'est pas tout. Le mouvement est également inséré dans une cage protectrice dont le but est d'augmenter l'étanchéité. L'épaisseur du boîtier est donc étonnante compte tenu de la présence de cette cage.
Le calibre de base est visible à travers le fond transparent du boîtier. Malheureusement, son diamètre de 26,2mm semble un peu perdu dans le boîtier. J'aurais peut-être préféré un fond plein mais les contraintes commerciales imposent la visibilité du mouvement. Comme avec les Altitude, elles aussi équipées d'un calibre Vaucher, il est fini avec soin et sans effet spectaculaire. Le résultat est net et propre mais j'aurais aimé une présentation de la masse oscillante plus valorisante. Grâce au travail de design du cadran et au module, la taille du calibre de base ne se ressent pas côté cadran ce qui est une bonne nouvelle. Les performances du mouvement sont conformes à celles de la base Vaucher à savoir une fréquence de 4hz et une réserve de marche d'une cinquantaine d'heures. Il est important de préciser qu'un travail particulier a été effectué sur le double-barillet pour un meilleur couple et animer plus efficacement le module d'affichage.
L'esthétique du cadran suit le même principe que celui du boîtier en se focalisant sur la lisibilité afin que la montre soit agréable et pratique au quotidien. Un détail résume cette volonté: la trotteuse centrale a été raccourcie afin de libérer l'espace périphérique et rendre la lecture du second fuseau plus nette. Je dois avouer que cette trotteuse, qui devient avant tout un indicateur de marche, est surprenante à observer au départ mais je m'y suis habitué très vite. L'aiguille évidée à extrémité rouge indique l'heure du second fuseau grâce à une graduation sur 24 heures. Elle est généralement utilisée en voyage pour afficher l'heure du domicile tandis que l'heure locale utilise les aiguilles principales. A noter que cette graduation périphérique n'est pas finie de la même façon afin de distinguer le jour (finition lisse) de la nuit (finition grenée): une petite subtilité, à peine perceptible, très appréciable. Le cadran est complété par un discret indicateur jour&nuit lié aux aiguilles principales et par un affichage des quantièmes par aiguille.
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